Le Développement Durable, maintenant et toujours, dépend de tous
Quand le terme développement fut présenté comme alternative au terme croissance pour interpréter les indicateurs économiques d’une société déterminée, apparut l’insuffisance du Produit Intérieur Brut (PIB) comme paramètre d’analyse des conditions de vie d’un peuple. On vérifiait ainsi que la richesse générée mesurée par le PIB dans sa forme agrégée, n’induisait pas nécessairement une distribution équilibrée qui assure des minima de revenu, santé et éducation pour toute la population.
Avec les années, même si encore les deux termes sont utilisés comme synonymes, leurs différences se sont consolidées et on a ajouté l’expression durable, indiquant ainsi qu’une répartition équilibrée des ressources ne suffisait plus aujourd’hui mais qu’il faudrait garantir cette répartition pour les générations futures.
Avec le terme Développement Durable la nécessité d’une plus grande attention aux ressources naturelles rares comme renouvelables est devenue évidente. Les premières, de par leur possible épuisement, demandent un traitement plus efficace qui peut être permis par le progrès technologique et une meilleure rationalisation dans l’utilisation. Les secondes à leur tour, sont fréquemment considérées avec moins d’attention, leur possibilité de renouvellement justifie paradoxalement leur mauvaise gestion.
Cette distorsion dans l’attention se reflète non seulement dans les décisions politiques et des marchés, mais aussi dans la sphère sociale, académique et culturelle des sociétés. Le ressources naturelles traditionnellement commercialisées et monétarisées, depuis longtemps incorporées au processus productif, furent l’objet d’études pour le développement de méthodes, méthodologies, techniques et technologies qui tentèrent d’améliorer l’efficacité de leur utilisation. Pétrole, gaz, fer, acier, or, diamant, vanadium, niobium, uranium, et tant d’autres se rangèrent dans se groupe. Air et eau, pour leur part, se trouvèrent dans une situation radicalement différente.
L’alerte liée aux ressources renouvelables porta sur elle la marque des écologistes, leurs défenseurs et théoriciens tout d’abord stigmatisés comme défenseurs des plantes et des animaux au détriment des êtres humains. Mais la répétition d’évènements climatiques distincts en divers points de la planète remit en cause ces préjugés et la durabilité devint aussi un objet de monétarisation.
Apparemment en consonance avec les préoccupations écologistes, des méthodologies d’évaluation d’impacts de désastres/accidents/crimes environnementaux se développèrent en même temps que des techniques et méthodes de valorisation environnementale. Devant le labyrinthique processus de diffusion et application de celles-ci, pour diverses raisons qui incluent des facteurs politiques et économiques, on considère aujourd’hui l’innovation technologique comme la possible bouée de sauvetage. Paradoxalement, on ignore que les innovations technologiques sont aussi les éléments de transformation qui à leur tour retardent de nécessaires changements de paradigmes.
De cet embrouillami il résulte que la complexité du développement durable ne réside pas seulement en connaissances scientifiques de l’un ou l’autre des domaines du savoir. Sa compréhension et mise en œuvre passe à travers l’altruisme envers les générations futures car conjugue les divers éléments de l’environnement, ici entendu dans son concept plus large, orientés par la rationalité humaine et ses savoirs les plus divers. L’engagement non équilibré ou scientifiquement biaisé occasionnera certainement de nouvelles distorsions. Cependant, rappelons nous que quand il s’agit d’air et d’eau, ce qui est en question n’est pas le bien vivre mais le vivre tout court.
Telma Teixeira. RHIOS Novembre 2017 (traduit du portugais par Denis JULIEN)
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